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Langues officielles : un élu libéral dénonce le «  show de boucane » de ses collègues

by | Feb 7, 2023 | Uncategorized



L’insistance des députés libéraux de l’ouest de Montréal à pourfendre publiquement le projet de loi C-13, pourtant issu de leur propre gouvernement, fait des mécontents dans leur propre formation politique.

Le show de boucane mené par certains de mes collègues est honteux, a tweeté mardi matin le député franco-ontarien Francis Drouin. Le Montréal anglophone, fait-il valoir, n’a pas le monopole sur la politique linguistique du Canada.

Le projet de loi C-13 vise à mieux protéger la place du français au Canada, l’usage de la langue de Molière étant, selon tous les indicateurs, sur son déclin d’un bout à l’autre du pays. Le texte a été déposé en mars 2022 par la ministre Ginette Petitpas Taylor.

Or, la pièce législative évoque à quelques endroits la Charte québécoise de la langue française, une référence qui n’a pas sa place dans un texte fédéral, selon le député de Notre-Dame-de-Grâce–Westmount, Marc Garneau, et ses alliés, comme Anthony Housefather qui représente à Ottawa la circonscription de Mont-Royal.

Ceux-ci multiplient ces jours-ci les apparitions devant le comité permanent des langues officielles, à Ottawa, dans l’espoir de faire amender C-13, contestant de fait un projet de loi gouvernemental soutenu par tous les partis d’opposition.

Vendredi dernier, la députée libérale de Saint-Laurent, Emmanuella Lambropoulos, – qui a déjà remis en question le déclin du français au Québec devant ce même comité, dont elle faisait autrefois partie – a elle aussi critiqué sévèrement la loi 96 en illustrant ses propos d’un exemple qui a surpris plusieurs parlementaires.

Elle a raconté qu’une aînée de sa circonscription, qu’elle n’a pas nommée, s’était récemment vu refuser le droit d’être servie en anglais chez le médecin en raison de la loi québécoise sur le français langue commune, alors que celle-ci prévoit une exception spécifiquement pour les soins de santé.

Cette anecdote a fait sourciller les membres du comité… ainsi que certains collègues libéraux. La désinformation n’a pas sa place dans ce débat, a notamment tweeté Francis Douin mardi.

La principale intéressée, elle, ne semblait rien regretter, écrivant lundi sur Facebook qu’elle était toujours heureuse de défendre [ses] électeurs.

Un débat qui soulève beaucoup de passions

Les libéraux marchaient sur des œufs à leur arrivée aux Communes mardi.

En tant que gouvernement, on a toujours mis de l’avant une reconnaissance que non seulement on doit protéger les deux langues officielles à travers le pays, [mais qu’on doit] particulièrement protéger le français, a déclaré le premier ministre Trudeau. C’est pour ça qu’on travaille avec le gouvernement du Québec depuis longtemps.

« On est en train d’avancer avec la loi C-13, qui non seulement va protéger les communautés linguistiques minoritaires à travers le pays, mais qui va renforcer le français au Québec aussi. »

— Une citation de  Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Le lieutenant québécois de M. Trudeau, Pablo Rodriguez, a reconnu pour sa part que le débat soulève beaucoup de passions. Il y a des personnes qui ont des inquiétudes par rapport au projet de loi, et c’est correct, mais ultimement, c’est le projet du gouvernement, a-t-il rappelé.

Soufflant le chaud et le froid, le whip du gouvernement, Steven MacKinnon, a répété de son côté que les libéraux avaient pris l’engagement de réformer la Loi sur les langues officielles et qu’il entendait bien le respecter.

Cela étant dit, le Canada est une démocratie; à ce titre, les élus ont tout à fait le droit de faire valoir leur point de vue, a tempéré le député de Gatineau.



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