Cette réunion prévue à Ottawa exigera des provinces, des territoires et du gouvernement fédéral qu’ils s’entendent sur des priorités communes tout en permettant une flexibilité régionale si on veut remettre le système sur les rails, a déclaré le ministre de la Santé Jean-Yves Duclos en entrevue à CBC.
En 2023, ça ne fonctionne plus
, a reconnu M. Duclos dans une entrevue diffusée dimanche à l’émission Rosemary Barton Live.
« Nous devons changer la façon dont nous dispensons les soins de santé au Canada. »
Il y aura des défis pendant de nombreuses années à venir et mardi va être une étape importante pour travailler à relever ces défis à plus long terme
, a-t-il ajouté.
Le financement des soins de santé a toujours été un sujet de discorde entre les provinces et Ottawa. Les effets de la pandémie sur un système déjà mis à rude épreuve ont rendu plus pressante la nécessité d’un nouvel accord de financement fédéral-provincial dans le domaine de la santé.
Parmi les problèmes à régler, on compte le vieillissement de la population, le départ à la retraite imminent de médecins et d’infirmières ainsi que l’éventualité de nouvelles pandémies, a énuméré le ministre.
Le dernier sommet similaire sur les soins de santé s’est tenu à Vancouver au début du mois de novembre et s’est soldé par un échec.
Avant même la fin de la réunion, les premiers ministres provinciaux ont publié une déclaration affirmant qu’aucun progrès
n’avait été réalisé. Ils ont ainsi fait valoir que le gouvernement fédéral devait débloquer des fonds plus tôt que tard. Des ressources substantielles sont nécessaires pour soutenir et accélérer ce travail essentiel. Les provinces et les territoires ont besoin d’un partenaire financier fédéral prévisible
, avaient alors déclaré les premiers ministres provinciaux.
Dissensions comptables
Les premiers ministres provinciaux et territoriaux affirment que le gouvernement fédéral ne paie que 22 % du coût de la prestation des soins de santé. Ils veulent que ce pourcentage passe à 35 %, ce qui représente une augmentation de 28 milliards de dollars du programme de Transfert canadien en matière de santé (TCS), qui s’élève actuellement à 45,2 milliards de dollars. À ce montant s’ajouterait une augmentation annuelle de 5 %.
Le ministre fédéral de la Santé a déploré le temps passé à nous concentrer sur les points de pourcentage et sur les points d’impôt
.
L’argent vient des mêmes poches, des mêmes contribuables, et sert les mêmes personnes aux mêmes fins
, a-t-il tenté d’argumenter en entrevue.
Durant les négociations, Ottawa a voulu imposer des conditions et des champs prioritaires d’action aux provinces (notamment l’amélioration du soutien et du maintien en poste des travailleurs de la santé ou encore l’amélioration des services de santé mentale), ce qu’ont refusé les premiers ministres.
Ils ont fait valoir que les soins de santé relèvent de leurs compétences. Toutefois, depuis la réunion de novembre, certains signes indiquent qu’ils pourraient bien être disposés à répondre aux demandes du gouvernement fédéral.
En janvier, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a déclaré qu’il accepterait des conditions sur les nouveaux fonds parce qu’il faut toujours rendre des comptes
, à la condition que les provinces obtiennent un peu de souplesse
.
Le premier ministre du Québec, François Legault, a également mentionné le mois dernier qu’il accepterait certaines conditions, notamment en ce qui concerne le partage des données sur les soins de santé.
D’après un texte de Peter Zimonjic, CBC
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