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Transferts en santé : une nouvelle attente de Québec

by | Feb 3, 2023 | Uncategorized


C’est ce que laisse entendre le ministre des Finances du Québec, Éric Girard, à l’ouverture de la rencontre avec ses homologues de partout du pays, qui se déroule vendredi à Toronto.

En entrevue à Radio-Canada, le ministre Girard indique qu’une hausse annuelle de 5 % est un des indicateurs sur lesquels s’appuient Québec et les provinces dans leurs négociations avec le gouvernement fédéral.

Il y a les montants, il y a les conditions et il y a aussi le taux de croissance par année qui est important, explique Éric Girard. Les dépenses en santé des provinces augmentent au minimum de 5 % par année, quand on regarde les nouvelles technologies et le vieillissement de la population.

Si le financement d’Ottawa n’augmente que de 3 ou 4 % par année, les provinces se retrouveront rapidement avec un manque à gagner, selon lui.

En bas du 5 %, estime le ministre, ça implique que la part du fédéral va recommencer à diminuer avec le temps au lieu d’augmenter, ce qui placerait le système de santé dans une situation encore plus précaire.

En 2004, le gouvernement libéral de Paul Martin avait négocié avec les provinces des hausses annuelles minimales de 6 % pendant 10 ans. Le premier ministre conservateur Stephen Harper avait réduit unilatéralement ce seuil à 3 % par année. Justin Trudeau n’a pas ajusté cet escalier depuis qu’il est arrivé au pouvoir.

Les provinces réclament l’équivalent de 28 à 30 milliards de dollars en transfert en santé, afin qu’Ottawa augmente de 22 % à 35 % sa part de toutes les dépenses en santé au pays.

Ottawa diminue les attentes

La rencontre des ministres des Finances servira à mettre la table pour la réunion des premiers ministres des provinces avec Justin Trudeau mardi prochain à Ottawa.

Chrystia Freeland marche

La ministre des Finances, Chrystia Freeland

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Mais au bureau de la ministre fédérale des Finances Chrystia Freeland, on cherche à diminuer les attentes des provinces.

Il ne faut pas s’attendre à un développement majeur sur la question vendredi, confie une source fédérale, il faudra attendre la rencontre des premiers ministres.

Cette personne ajoute que la ministre Freeland aura également un message pour ses homologues des provinces : le paysage fiscal a changé, un ralentissement économique est à nos portes et Ottawa n’a pas une aussi bonne marge de manœuvre budgétaire que certaines provinces.

Plusieurs provinces ont des surplus budgétaires et ont choisi d’envoyer des chèques ou de diminuer les impôts des contribuables. Si elles sont capables de faire cela, elles peuvent aussi réinvestir en santé, poursuit cette source fédérale.

Les transferts en santé ne seront qu’une petite portion des discussions, avertit Ottawa, de nombreux autres dossiers sont à l’ordre du jour.

Récession, relance et concurrence avec les États-Unis

Les risques d’une récession ou d’un ralentissement économique seront au cœur des discussions des ministres des Finances. Ils recevront notamment un exposé de la situation présenté par le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, en mi-journée.

Chrystia Freeland donnera aussi à ses homologues un avant-goût de ce que le Canada compte faire dans le prochain budget afin de rester concurrentiel avec les États-Unis, face aux investissements massifs de 500 milliards de dollars que prévoit l’administration Biden dans son programme de lutte contre l’inflation, l’Inflation Reduction Act.

Pour que les efforts du fédéral soient efficaces, les provinces devront aussi mettre la main à la pâte de la relance, prévient le bureau de Chrystia Freeland, afin que le Canada demeure concurrentiel dans les secteurs-clés de l’économie du 21e siècle, comme la fabrication de voitures électriques et de leurs batteries.



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