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L’ex-ministre des Finances Carlos Leitao admet des regrets

by | Feb 2, 2023 | Uncategorized


En éducation, on aurait dû être un peu plus modérés, admet M. Leitao, dans le cadre de notre série spéciale Dans la peau du ministre des Finances du balado Question d’intérêt, sur l’application Ohdio. Si c’était à refaire, en éducation, je pense qu’on serait allés plus lentement.

Selon lui, plusieurs entraves structurelles dans le secteur de l’éducation font en sorte que le ministère a de la difficulté à utiliser dans les temps prescrits les sommes qui lui sont allouées. Avec une croissance de seulement 0,2 % du budget prévu en éducation au cours de l’exercice 2015-2016, le second de Carlos Leitao, la situation est devenue intenable.

Les critiques venaient de beaucoup de milieux. Ce qui a été le plus difficile, c’est que ces compressions se manifestaient surtout par un ralentissement, même un arrêt de l’embauche. C’est comme ça qu’on a atteint nos cibles budgétaires : en ne remplaçant pas les personnes qui quittaient. […] C’est ça, en éducation, je l’admets, qui a causé beaucoup de difficultés, explique M. Leitao.

Un grand nombre d’enseignantes et d’enseignants ont décidé de quitter le milieu de l’éducation en 2015, alors que le gouvernement prévoyait resserrer les règles sur les retraites anticipées.Il y a eu beaucoup plus de personnes qui ont quitté que ce qu’on pensait , admet-il.

Tu ne devrais pas être surpris, a dit l’épouse de Carlos Leitao à son mari, elle qui est enseignante et qui a été interpellée dans son milieu durant les années de compressions. Carlos Leitao dit avoir été « ébranlé » par les commentaires reçus par son épouse à l’époque. Sa fille, dans le secteur de la santé, a aussi entendu parler de son père.

Avec les collègues, pas de problème, mais avec les délégués syndicaux…, se rappelle Carlos Leitao, laissant entendre que certains ont voulu faire passer des messages à son endroit en passant par sa famille.

Aujourd’hui, Carlos Leitao dit qu’il fallait agir comme il l’a fait pour restaurer l’ordre dans les finances publiques. Il fallait le faire rapidement, selon lui.

« Ce n’était pas une question d’entêtement idéologique. Si on avait essayé de le faire beaucoup plus lentement, ça aurait été trop difficile. »

— Une citation de  Carlos Leitao, ministre des Finances du Québec de 2014 à 2018

Il y avait beaucoup de pression de la part des agences de notation. […] J’ai dû me déplacer à New York, j’ai dû parler longuement aux agences, surtout à Moody’s, qui voulait vraiment décoter le Québec, se rappelle-t-il.

Carlos Leitao affirme, par ailleurs, que de moduler les tarifs de garderies n’était pas vraiment une bonne idée et qu’il regrette de ne pas avoir pu mener à bien une vaste réforme de la fiscalité au Québec.

Il rejette toujours le qualificatif d’austérité pour la politique qu’il a menée avec Martin Coiteux (président du Conseil du Trésor d’avril 2014 à janvier 2016) et Philippe Couillard. Il préfère parler de « consolidation fiscale » et souhaite qu’on accole plutôt le terme de « réalisme » à son action.


Dans la peau du ministre des Finances

Montage photo de Raymond Bachand, Monique Jérôme-Forget, Carlos Leitao et Nicolas Marceau.

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Quatre ex-ministres des Finances du Québec se sont confiés à Gérald Fillion : Raymond Bachand, Monique Jérôme-Forget, Carlos Leitao et Nicolas Marceau.

Photo : La Presse canadienne / Clément Allard, Jacques Boissinot et Francis Vachon

Écoutez nos entrevues de la série spéciale Dans la peau du ministre des Finances dans le cadre du balado économique de Radio-Canada, Question d’intérêt.

La série nous permet de mieux comprendre les coulisses d’événements qui ont marqué le Québec depuis 15 ans. Quelques révélations, des confidences et, surtout, la conviction d’avoir bien fait les choses.

Monique Jérôme-Forget était notre première invitée le 12 janvier.

A suivi Raymond Bachand le 19 janvier.

Nicolas Marceau était notre troisième invité le 26 janvier.

Nous concluons cette série spéciale avec Carlos Leitao le 2 février.



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