L’adolescente, qu’on ne peut nommer en vertu de la loi, n’a pas caché sa joie lorsque la magistrate, Maria Sirivar, de la Cour de justice de l’Ontario, l’a autorisée à serrer sa grand-mère dans ses bras après quelques formalités.
L’audience sur son cautionnement est frappée d’un interdit de publication, de même que les raisons de la juge qu’elle rendra par écrit à une date ultérieure.
La jeune fille était la sixième des accusées à revenir devant les tribunaux pour son audience individuelle après l’audience en groupe du 20 janvier avec six autres co-accusées. À cette date, une première coaccusée avait déjà été libérée sous caution dans la plus grande discrétion durant le temps des fêtes de fin d’année.
Elle est accusée de meurtre non prémédité comme ses présumées complices. Selon la police, les adolescentes, qui sont âgées de 13 à 16 ans, ont encerclé la victime de 59 ans, Ken Lee, au centre-ville avant de la poignarder.
Dans sa décision orale, la magistrate a toutefois dressé une liste de modalités pour autoriser la libération de la jeune fille dont l’âge est aussi interdit de publication. La caution a été fixée à 1000 $.
L’adolescente sera ainsi assignée en tout temps à résidence sous de strictes conditions en présence de sa grand-mère qui s’est portée garante d’elle.
Elle ne pourra sortir que pour aller à l’école, chez le médecin ou le dentiste, un conseiller en orientation ou ses avocats, mais toujours accompagnée de sa grand-mère.
En aucun cas elle ne peut se retrouver seule. Sa grand-mère devra la conduire à l’école ou à ses rendez-vous et revenir la chercher pour la ramener chez elles.
L’adolescente ne peut posséder de téléphone cellulaire. Elle ne peut avoir accès à Internet sauf dans le cadre de ses études.
Elle ne peut entrer en communication avec ses coaccusées, peu importe si elles ont été libérées sous caution ou non. Elle ne peut non plus se rendre sur les lieux qu’elle a fréquentés dans le passé avec elles.
Elle ne peut enfin posséder aucune arme à feu et elle ne peut quitter la province de l’Ontario.
À entendre la décision, la grand-mère de l’adolescente, qu’on ne peut nommer non plus sous peine d’identifier sa petite-fille, s’est effondrée en larmes sur le plancher. Elle a levé les bras au ciel en remerciant le Seigneur
.
Elle a demandé à la juge de traverser le prétoire pour enlacer l’adolescente. La juge lui a demandé d’attendre quelques instants. Puis, la femme âgée s’est précipitée vers la prévenue pour l’embrasser de tout son corps.
Un huissier a fait passer une boîte de mouchoirs tellement la scène était émouvante.
Trois autres jeunes filles ont déjà été libérées sous caution et elles sont depuis soumises à des conditions d’assignation à résidence semblables.
La juge n’a pas encore rendu sa décision au sujet de deux autres prévenues qui ont comparu les 24 et 30 janvier respectivement. Les deux dernières accusées seront entendues de façon individuelle la semaine prochaine pour la première fois.
L’interdit de publication nous empêche d’en dire davantage.
Meurtre d’un itinérant à Toronto : une 4e adolescente libérée sous caution by