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La crise des surdoses a fait près de 2300 morts en 2022 en Colombie-Britannique

by | Feb 1, 2023 | Uncategorized


En novembre et en décembre 2022, il y a eu respectivement 182 et 210 morts liées aux drogues illicites, selon les données des coroners, soit environ 6,4 décès par jour.

Notre province continue de perdre en moyenne six vies chaque jour, et de nombreuses autres personnes subissent de graves conséquences sur leur santé en raison de l’approvisionnement imprévisible et non réglementé en drogues, déplore dans un communiqué la coroner en chef de la Colombie-Britannique, Lisa Lapointe.

Vancouver, Surrey et le Grand Victoria ont connu le plus grand nombre de décès l’an dernier, bien que le Service des coroners indique qu’aucune région de la province n’a été épargnée.

Dans la majorité des cas (82 %), du fentanyl a été détecté, seul ou associé à d’autres drogues.

Le rapport ajoute que 70 % des victimes en 2022 étaient âgées de 30 à 59 ans, et 79 % d’entre elles étaient des hommes.

Par ailleurs, la grande majorité des décès (84 %) sont survenus à l’intérieur de résidences, tandis que 15 % se sont produits à l’extérieur, c’est-à-dire dans des véhicules, dans la rue ou dans un parc.

Des pistes de solution déjà proposées

Ces décès sont évitables, insiste Lisa Lapointe. Les données toxicologiques confirment que l’offre de drogues en Colombie-Britannique est de plus en plus volatile et met la vie en danger.

Lors d’un point de presse, mardi, Lisa Lapointe a réitéré les recommandations faites par des comités d’experts en 2017 et en 2022 pour réduire le nombre de décès provoqués par des drogues illicites en Colombie-Britannique : garantir un approvisionnement en drogues sécuritaires, mettre en place une stratégie provinciale coordonnée et assurer un continuum de soins pour les personnes qui consomment ces substances.

Elle a aussi mis l’accent sur la nécessité pour la province de réglementer et de superviser les programmes de traitement pour s’assurer qu’ils fournissent les soins dont les patients ont besoin et que les résultats soient étroitement surveillés et évalués.

En janvier 2023, de grandes lacunes subsistent dans tous ces domaines. Alors que nous continuons à subir d’importantes pertes de vies à travers la province, ces recommandations restent pertinentes et leur mise en œuvre est un besoin urgent, a-t-elle affirmé.

La coroner en chef de la Colombie-Britannique, Lisa Lapointe, lors d'un point de presse à Victoria, le 31 janvier 2023.

La coroner en chef de la Colombie-Britannique, Lisa Lapointe, estime qu’un meilleur approvisionnement en drogues sécuritaires peut contribuer à prévenir les décès provoqués par les drogues illicites.

Photo : Radio-Canada / Mike McArthur

Une crise qui fait de nombreuses victimes

Le codirecteur médical du Centre des substances de la Colombie-Britannique (BCCSU), le Dr Paxton Bach, a aussi précisé que la crise des surdoses fait beaucoup plus de victimes dont on entend peu parler.

Pour chaque décès, il y a 10 autres personnes qui subissent des surdoses non mortelles, des infections ou de nombreuses autres conséquences [d’un problème d’approvisionnement en drogues sécuritaires], a-t-il expliqué.

Il souhaite que la province adopte une approche de soins plus coordonnée.

De son côté, la médecin-hygiéniste en chef par intérim pour la régie de la santé des Premières Nations, la Dre Nel Wieman, a souligné que les Autochtones, principalement des femmes, continuent d’être touchés de manière disproportionnée par la crise des surdoses en Colombie-Britannique.

Bien que les Premières Nations ne représentent que 3,2 % de la population provinciale, elles comptent plus de 15 % de tous les décès dus à des drogues toxiques dans la province en 2021 et au cours du premier semestre de 2022, regrette-t-elle.

Elle espère que cette crise recevra le niveau de priorité qu’elle mérite de la part du gouvernement.

La ministre de la Santé mentale et des Dépendances de la Colombie-Britannique, Jennifer Whiteside, lors d'un point de presse à Vancouver, le 30 janvier 2023.

Selon la ministre de la Santé mentale et des Dépendances de la Colombie-Britannique, Jennifer Whiteside, le gouvernement continue d’améliorer le système de traitement pour les personnes aux prises avec des problèmes de dépendance.

Photo : Radio-Canada / Ben Nelms

La province dit travailler pour améliorer les soins

En réponse à ces données, la ministre de la Santé mentale et des Dépendances de la Colombie-Britannique, Jennifer Whiteside, affirme que le gouvernement travaille d’arrache-pied pour mettre en place un système de soins complet en matière de santé mentale et de toxicomanie.

« Il ne fait aucun doute que les données sont bouleversantes et tragiques pour les familles et les communautés. »

— Une citation de  Jennifer Whiteside, ministre de la Santé mentale et des Dépendances de la C.-B.

Nous voulons nous assurer que lorsque les gens prennent la décision importante de demander de l’aide, des services sont disponibles pour les aider à chaque étape de leur parcours, a-t-elle affirmé lors d’un point de presse.

Elle précise que le gouvernement continue d’ajouter des services et d’améliorer le système de traitement et de rétablissement dans la province, notamment en augmentant le nombre de nouveaux lits pour soigner les consommateurs de substances ou l’accès à des consultations psychologiques abordables.

Jennifer Whiteside admet cependant que le gouvernement doit en faire plus pour obtenir de meilleures données, afin de mieux évaluer les soins offerts et leur impact pour réellement s’attaquer à la crise. Le travail est en cours, assure-t-elle.

La décriminalisation, une étape parmi d’autres

Ce rapport survient alors que la possession de petites quantités de drogues dures n’est plus considérée comme une infraction criminelle en Colombie-Britannique.

À partir du 31 janvier 2023, pour une durée de trois ans, les adultes qui possèdent jusqu’à 2,5 grammes d’opioïdes, de méthamphétamine, de MDMA ou de cocaïne ne seront ni arrêtés ni accusés en Colombie-Britannique, et leurs drogues ne seront pas saisies.

« Il s’agit d’un changement historique et incroyablement important »

— Une citation de  Lisa Lapointe, coroner en chef de la Colombie-Britannique

Ce changement reflète une évolution de la marginalisation et de la stigmatisation des consommateurs de drogues vers la reconnaissance qu’il s’agit de personnes que nous apprécions et dont nous nous soucions, a affirmé Lisa Lapointe.

Selon le Service des coroners, au moins 11 171 décès sont liés aux drogues illicites depuis que la Colombie-Britannique a déclaré l’état d’urgence sanitaire, en avril 2016.



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